Guide pratique du vieillissement

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Je me suis réveillé

et j’étais vieux—

Il est difficile de juger

si ce nouveau pays

en valait

la peine

Eileen R. Tabios,

Mom Betty Addresses the Nature of Proportion

Le vieillissement, de même que ses pertes et ses risques associés—certains visibles, d’autres non—est l’un des thèmes du numéro de février 2025 du Médecin de famille canadien. Depuis 2018, la revue publie la série Perles gériatriques, sous l’égide et avec la contribution du Dr Chris Frank de l’Université Queen’s à Kingston (Ontario) et du Dr Frank Molnar de l’Université d’Ottawa (Ontario). Le plus récent article, « Lésions cérébrales traumatiques chez les adultes plus âgés. Répercussions à court et à long terme » (page 115)1, est une autre de ces perles. Il rappelle judicieusement qu’il faut évaluer rigoureusement et ne pas négliger une blessure courante chez les aînés, qui peut avoir des conséquences considérables dans l’immédiat et plus tard. Les auteurs nous rappellent que plus de la moitié des personnes de 65 ans et plus subiront chaque année des blessures causées par une chute, dont environ les 2 tiers entraîneront une lésion cérébrale traumatique (LCT).

Pourquoi est-ce si important? Premièrement, les patients pourraient ne pas signaler s’être frappé la tête en raison de l’amnésie due à l’incident, et c’est pourquoi il y a lieu de faire preuve d’un degré élevé de soupçon lorsque nous les évaluons. Deuxièmement, les symptômes d’une LCT varient d’un patient à l’autre selon la partie du cerveau affectée, et il importe donc de reconnaître les symptômes courants suivant une LCT, décrits dans l’article. Enfin, il est essentiel que les médecins de famille reconnaissent qu’une LCT n’est pas seulement une blessure ponctuelle; une LCT de modérée à grave peut entraîner une apparition précoce de la démence d’Alzheimer, accroître le risque de la maladie de Parkinson et causer le développement plus hâtif d’une démence frontotemporale1.

Ce numéro mensuel du Médecin de famille canadien présente de nouveau un excellent article de la série Outils pour la pratique fondés sur des données probantes, « Vitamine D et prévention des fractures », par les Dres Jennifer Young et Émélie Braschi (page e33)2. La conclusion : les suppléments de vitamine D à eux seuls ne préviennent pas les fractures, quels que soient la dose, le taux de vitamine D au départ ou les antécédents de fractures2. Mais l’article révèle bien plus que sa simple conclusion, et je recommande aux lecteurs d’en juger par eux-mêmes.

La revue du mois publie le dernier article de la série Oncologie en bref. Nous sommes reconnaissants envers la Dre Anna N. Wilkinson de l’Université d’Ottawa et ses collègues, qui ont contribué à cette série depuis sa première parution, en 2021. Dans « Avoir des conversations difficiles. La planification préalable des soins, les conversations sur les maladies graves et les objectifs thérapeutiques avec les patients en oncologie » (page e29)3, les Dres Wilkinson et Leah O’Shea délimitent la trajectoire de ces conversations difficiles le long d’un continuum allant des discussions générales sur la planification préalable des soins jusqu’à des conversations plus explicites sur des maladies graves, en passant par les objectifs de soins très précis alors que la fin de la vie de ces patients approche. En outre, l’article propose aux médecins de famille un Guide de conversation sur les maladies graves, formulé dans un langage mis à l’épreuve avec des patients, de même que des conseils pratiques pour une communication efficace et la discussion des pronostics3.

Le fait que de telles habiletés soient nécessaires, non seulement avec des patients atteints de cancers au stade terminal, mais aussi dans les soins à des patients plus âgés souffrant de maladies incurables, est révélé dans une étude de recherche par la Dre Helen Tam-Tham et ses collègues à l’Université de Toronto (Ontario) (page 123)4. Ces chercheuses ont évalué l’accès à des soins palliatifs par des aînés atteints de néphropathies chroniques avancées. L’étude révèle à quel point ces conversations difficiles peuvent poser des défis considérables aux médecins de famille et met en évidence la nécessité de leur offrir non seulement une formation plus approfondie, mais aussi un meilleur accès à des soins palliatifs spécialisés, au besoin4.

Les opinions exprimées dans les éditoriaux sont celles des auteurs. Leur publication ne signifie pas qu’elles soient sanctionnées par le Collège des médecins de famille du Canada.

Références à la page 78. This article is also in English on page 78.

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